Comment faire de ses émotions des alliées?

11 septembre 2020

comment faire de ses émotions des alliées ?

Comment faire de ses émotions des alliées ?

Selon Daniel Goleman dans son livre L’Intelligence émotionnelle, les émotions sont des « incitations à l’action ». L'étymologie du terme va d’ailleurs dans ce sens: « émotion » du latin motere, voulant dire « mouvoir », et du préfixe é, qui indique « un mouvement vers l’extérieur […] une tendance à agir. »

Les émotions relèvent d'un mécanisme naturel et en partie inconscient. Ce mécanisme agit comme une fonction de survie. Tout comme la faim met à jour le besoin de se nourrir, la peur met à jour le besoin de sécurité, la colère le besoin d'intégrité, la tristesse le besoin de sens et de compréhension, la joie le besoin de croissance.

En expérience, nos sens identifient un danger, ils poussent notre corps à réagir pour survivre. Dans un premier temps, la peur nous invite à fuir, à éviter le danger. Si nous ne pouvons pas fuir, la colère nous invite à combattre. Et si nous ne pouvons faire ni l'un ni l'autre, la tristesse engage le repli sur soi et l'immobilité. 

Comment ça fonctionne ? Peut-on maîtriser une émotion ?

Souvent, une réaction émotionnelle peut-être ressenti en deux temps : tout d’abord un réflexe incontrôlable puis quelques secondes plus tard retrouver une sensation de « maîtrise ».

Goleman appelle cela « un coup d’état émotionnel » et l’illustre avec les travaux de Joseph LeDoux (neurologue américain). Ce dernier est à l’origine d’une découverte sur la façon dont les informations sont traitées dans notre cerveau et sur le rôle de l’amygdale (à ne pas confondre avec les amygdales de la bouche) : 

Dans notre cerveau, l’amygdale « est le siège de la mémoire affective […] et commande toutes les émotions ». Son action se fait de façon inconsciente. Elle orchestre un ensemble de modifications comme le déclenchement d’hormones, l’accélération du rythme cardiaque, la hausse de la tension, les larmes… Si le signal de danger et d’urgence est fort, elle peut même diriger « la majeure partie du cerveau, y compris l’esprit rationnel ».  Le néocortex, lui, est le cerveau pensant, le centre des fonctions cognitives. Il traite l’information de façon « logique ». 

LeDoux a mis en évidence que le trajet de l’information depuis les sens (oeil, oreille..) vers les différentes zones du cerveau est plus court vers l’amygdale que vers le néocortex. Ce qui donne la possibilité à l’amygdale de réagir avant le néocortex

Émotions et cerveau

Ainsi, le fonctionnement émotionnel est à moitié inconscient et conscient. 

Le corps manifeste donc l’émotion (sous les commande de l’amygdale) avant que notre esprit en est conscience.

La maîtrise est donc impossible. En revanche, il est possible de modifier votre approche. 

Comment passer de la contrainte à la libération ?

Comprendre son propre système émotionnel.

  • Cela commence par donner une attention à ses ressentis corporels.

Puisque le corps est le premier impacté par la manifestation émotionnelle, il est une mine d’informations. Connaître ses sensations relatives à l’émotion en cours permet d’être réactif et non de subir dans l’impuissance la réaction émotionnelle. Concrètement une accélération du rythme cardiaque ou une boule au ventre peuvent être régulés avec des exercices de respiration (sophrologie, cohérence cardiaque).

Ainsi lister ses sensations pour chaque émotions est un exercice intéressant.

Pour vous aider voici des exemples de ressentis (Ma bible des émotions, Aimelet-Périssol et Aimelet):

La peur : oppression, perte de stabilité, malaise, nervosité, agitation, nœud dans la gorge, boule au ventre, tremblement, chaleur au visage, mains moites, besoin de sortir de la situation, accélération des battements du cœur, le regard fixé sur ce qui peut empêcher ou au contraire sur les espaces laissés libre, besoin d'être prés de la fenêtre ou de la porte…

La colère : un état de tension, le corps se tend en avant, des crispations, une pression, une fermeté, une solidité, prêts à combattre, des contractions, de la raideur dans le haut du corps, de l'agacement, de la contrariété, de l'indignation, le besoin d'avoir le dernier mot, le besoin d'avoir raison, le besoin de se justifier, le besoin de trouver un coupable… 

La tristesse : de la fatigue, de la lassitude, l'impression d'être vide, écrasé, lourd, de la gêne, du malaise, de la peine, la sensation de ne plus avoir d'énergie, impression de ne plus tenir sur ses jambes, de se sentir stoppé, se sentir dans l'attente, le besoin de ne plus bouger, le besoin de se recroqueviller dans un coin, l'envie de couper avec le monde… 

La joie : de l'excitation, se sentir égayé, enflammé, électrisé, épris, émoustillé, une complétude, le corps est droit, prêt à vivre la situation, besoin de s'approcher, crie de joie, besoin de parler fort, rire, les cinq sens sont attentifs… 

Attention aux émotions « écrans », ce sont les émotions souvent favoriser par l’éducation (ex: fille/ tristesse ; garçon/colère) qui affichent le comportement associé à une émotion mais qui en cache en réalité une autre.

  •  Merci mes émotions!

Les émotions sont un système de protection de l’individu. Elles se présentent comme un mécanisme de défense lorsque la sécurité, l’intégrité, ou la compréhension de la personne sont menacées; ou comme un mécanisme de récompense lorsque un gain de vie est identifié. 

Cesser de s’opposer aux émotions et les accepter avec gratitude comme étant un fonctionnement utile et salutaire serait une étape bénéfique. En effet, une émotion « étouffée » et non-reconnue prend souvent des proportions importantes. Pour exemple, si la peur a pour but de restaurer la sécurité, elle peut aller jusqu’à la perte de connaissance pour protéger l’individu de la situation identifiée comme dangereuse. 

« Merci aussi les émotions » car si de temps en temps il est facile de penser qu’elles n’étaient pas utiles dans une situation précise, elles peuvent révéler simplement par leurs présences des filtres ou des croyances. Il est toujours intéressant de se rendre compte que certaines pensées peuvent entretenir ou déclencher une émotion. Partant de là, il est possible de favoriser certaines pensées positives plutôt que celles qui limitent l’individu (sophrologie, hypnose, TCC). De plus, elles peuvent aussi mettre en lumière le poids d’un passé qu’il est envisageable d’affronter dans un accompagnement psychologique avec un professionnel (psychologue, psychiatre, EMDR).

Sortir de la contrainte grâce à la libération.

  • Libérer l'émotion ! 

« Ah! si je fais ça je vais exploser! » C’est peut-être aussi votre sentiment, la crainte est légitime.  En réalité, une émotion reconnue (« je me rends compte que j’ai peur ») engage des réactions physiques moindres. 

« Libérer les émotions » implique de prendre la responsabilité de ce qui nous traverse sans chercher à vouloir l’imposer ou s’en débarrasser vers autrui. Il est important de comprendre que vos émotions sont les vôtres même si parfois un événement extérieur est à l’origine de leur mise en valeur. 

Vivre l’émotion pour libérer son message. Ceci est possible en choisissant des moments précis dans votre quotidien et notamment quand vous sentez qu’elle « traîne » en vous prête à se libérez à tout moment. Vous pouvez aussi utiliser des outils :

L’écriture est pour beaucoup un moyen de libération efficace. Ecrire sans filtre tout ce qui vous traverse permet la reconnaissance de la ou les émotions et calme la manifestation émotionnelle. Le témoignage de ces pages permet aussi de comprendre « à froid » les filtres et les croyances qui sont parfois engagés. 

Le sport est utilisé par certain(e)s comme un libérateur d’émotion. La pratique sportive peut libérer le corps des résidus d’une manifestation émotionnelle, mais aussi créer un espace méditatif de compréhension et d’analyse.  

La méditation est une pratique qui à fait ses preuves. Selon une étude menée par des chercheurs de l'Hôpital Général du Massachusets (Boston, Etats-Unis), et publiée le 1er novembre 2012 dans la revue Frontiers in Human Neuroscience, la méditation modifierai le fonctionnement du cerveau. Selon le type de méditation, la sensibilité émotionnelle aux stimulus extérieurs pourrait devenir moindre. Au niveau du cerveau la production de matière grise pourrait diminuer dans l’amygdale et augmenter « dans la partie gauche de l'hippocampe, une zone du cerveau connu pour son implication dans les mécanismes de la mémoire, mais aussi dans le développement de la conscience de soi, le sentiment de compassion, et l'introspection ». (source : https://academy.iepra.com/la-meditation-modifie-durablement-le-fonctionnement-du-cerveau/)

La sophrologie est un pratique psycho-corporelle. Elle permet d’apprendre à donner de l’attention aux manifestations émotionnelles et ainsi de les reconnaître. Les exercices dynamiques sont un bon moyen de libérer l’émotion du corps car étant associés à la respiration, les sensations de libération peuvent être importantes. La sophronisation ou visualisation permet par son approche méditative de développer une réponse personnelle aux besoins essentiels. 

Répondre aux besoins

  • Chaque émotion révèle un besoin essentiel profond (sécurité, identité, sens, croissance) nécessaire à l’équilibre de chacun. 

Ainsi, il peut être bénéfique d’entreprendre (quelques minutes par jour) une réflexion intérieure sur votre façon d’appréhender les notions: 

– de sécurité (à quoi tient véritablement mon sentiment de sécurité intérieure ?)

– d’identité (comment je considère mon droit à exister ?)

– de sens (pourquoi cela a du sens pour moi ? qu’est qui résonne pour moi ?)

– de croissance (qu’est ce qui est bon pour moi ? qu’est ce qui me fait vibrer ?)

Prendre une position active avec les émotions permet de sortir du sentiment de contrainte. Vous vous connaissez mieux, vous voyez les émotions comme autant de chances d’affiner votre conscience de vous-même. Un sentiment d’acceptation intérieure et d’harmonie peut naître. Et ce n’est pas tout….

Sublimer les émotions.

Lorsque grâce aux émotions vous prenez conscience de vos pensées limitantes et vous nourrissez vos besoins essentiels au fur et à mesure qu’ils se dévoilent à vous; des récompenses ou peut-être des conséquences logiques (selon votre vision des choses) viennent sublimer le tout.

La peur est ainsi à l’origine du sentiment de confiance, la colère du sentiment d’estime de soi, la tristesse de la réalisation de soi et la joie du plaisir de vivre, de la joie de vivre.

Ces éléments sont selon moi des trésors accessibles lorsque nous allons au delà, lorsque nous sublimons les émotions. 

 

Ci-dessous vous trouverez des visuels reprenant les informations à retenir par émotions:

 

Pour aller plus loin : 

  • Vous souhaitez pratiquer la sophrologie pour Libérer vos émotions, cliquez-ici pour prendre rendez-vous. 
  • Ecouter les exercices de Libération émotionnelle sur Youtube, cliquez-là

 

Sources :

L’Intelligence émotionnelle, Tome 1, D.Goleman, éditions J’ai lu Bien-Etre. 

Ma Bible des Émotions, C.Aimelet-Périssol et A.Aimelet, éditions LEDUC.S.

Vous souhaitez prendre rendez-vous ?

Marion Lestang Sophrologue

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